Je suis d’accord avec Patrick quand il dit qu’il y a urgence, vu l’état de la planète.
Mais comment aller vite ? La contrainte est-elle une solution ? Je ne le pense pas, car elle génère réactions hostiles et blocages.
Nous avons 2 exemples récents : l’écotaxe et la hausse du prix des carburants.
Les deux ont été annulées suite à la protestation populaire.
Depuis 4 ans, nous n’avons pas progressé et comme il y a le feu, qui n’avance pas recule.
L’objectif ne doit pas seulement consister à faire payer les transporteurs, même si on peut concevoir de les mettre à contribution pour financer une partie de la transition écologique.
L’objectif principal, c’est de faire baisser le nombre de camions sur les routes, et l’écotaxe n’allait pas permettre cela. Ce n’est pas parce que les transporteurs paient plus qu’ils transportent moins. Et au bout du bout, c’est le consommateur qui finit par financer.
Pour réduire le flux des camions, il est plus intelligent de développer le ferroutage.
Par exemple, sur l’autoroute A36, la plupart des camions qui circulent jour et nuit sont immatriculés en Pologne, en Allemagne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, dans les pays de l’ex Yougoslavie, en Italie, en Espagne… Il en est de même pour les innombrables poids lourds qui transitent la nuit sur le boulevard de Palente à Planoise pour éviter les péages. Pourquoi, à l‘image de nos voisins suisses, ne pas les obliger à transiter par ferroutage dans la mesure où la plupart parcourent de longues distances et ne font que traverser notre pays? Là, pour une fois, je suis pour la contrainte.
Depuis la construction des lignes LGV, les anciennes lignes sont sous utilisées. Elles peuvent servir pour le ferroutage. L’axe Strasbourg-Lyon qui bifurque ensuite sur l’Italie ou sur Marseille, le Languedoc et l’Espagne permettrait d’absorber une grosse partie du transit poids lourd qui emprunte actuellement nos autoroutes, voir le réseau secondaire pour éviter les péages.
Le futur Conseil d'Agglomération devrait se battre pour obtenir que l’État et la SNCF mettent en place une ligne de ferroutage de Strasbourg vers l'Italie et l'Espagne.
La hausse du prix des carburants ne fait pas diminuer le nombre des voitures sur les routes, surtout si le réseau des transports en commun ne répond pas aux besoins. De plus, elle pénalise les moins fortunés et accroit l’injustice sociale.
Pour le trafic automobile local, là encore, ce n’est pas en pourrissant la vie des automobilistes qu’on diminuera le nombre des voitures sur les routes. Pourrie, elle l’est déjà avec les bouchons constatés le matin et le soir aux entrées et sorties de notre ville et pourtant, le nombre de véhicules ne diminue pas de manière significative. Et des véhicules à l’arrêt dans un bouchon polluent énormément.
Afin d’inciter les automobilistes à limiter leurs déplacements en voiture, il faut agir sur 2 points :
1- Le coût des transports : toutes les enquêtes montre que le pouvoir d’achat est une priorité pour les français. C’est pourquoi il faut étudier sérieusement la question de la gratuité.
2- Le temps mis pour se déplacer : moduler le cadencement des moyens de transport en fonction des heures de pointe, faciliter les correspondances (entre bus et bus, ou bus et tram), permettre aux personnes habitant la périphérie de rejoindre facilement une ligne de transport en commun et de stationner gratuitement à proximité…
Si les transports en commun coûtent moins chers que l’automobile et ne font pas perdre de temps, ils deviendront attractifs et de nombreuses voitures resteront au garage ou sur les parkings.
Enfin, je suis pour la création d'un service public des transports en commun sur l'Agglomération, une régie plutôt qu'une délégation de service public confiée à une société privée. L'argent versé par Trandev à ses actionnaires pourrait être utilisé à meilleur escient. Et il est préférable que la collectivité ait la totale maîtrise sur l'organisation des transports.
Ce qui se passe déjà pour l'eau doit nous inspirer: la gestion en régie permet de prévoir à long terme et de prendre en compte les impératifs écologiques alors que le privé est surtout intéressé par le profit immédiat. Nous avons à Besançon une eau de qualité, la moins chère des villes de plus de 100 000 habitants. Une eau écologique: limitation des coûts de traitement, du fait des mesures antipollution prises avec les communes et les agriculteurs situés sur les zones d'alimentation des sources, faible déperdition due à l'entretien régulier des canalisations...